NATURE : Protection des oiseaux

Touche pas à ma haie

Pourquoi ne faut-il pas détruire les haies jusqu’au 31 juillet ?

En plus d’être esthétiques, les haies jouent un rôle fondamental. Elles servent d’abris à certains oiseaux et mammifères, leur fournissent de la nourriture et sont utiles pour le sol.
© LPO Alsace

Selon la Ligue de Protection des Oiseaux Alsace (LPO), il ne faut plus couper les haies jusqu’au 31 juillet. Pourquoi ? Toute l’année, elles sont utiles pour la faune. Au printemps et en été, elles accueillent les nids de nombreuses espèces d’oiseaux, comme la fauvette grisette, le merle ou le rossignol. La présence d’épines protège des prédateurs et les haies en fleurs attirent d’innombrables insectes : abeilles et papillons de nuit (acteurs de la pollinisation), mais aussi coléoptères ou orthoptères. Cela représente un apport de nourriture pour les oiseaux insectivores, et pour les granivores nourrissent leurs nichées d’insectes, car ils sont plus riches en protéines.

Des abris et des sites de reproduction importants

Certaines haies offrent également des fruits et des baies aux oiseaux au cœur de l’hiver, permettant aux espèces hivernantes, qui adoptent toutes un régime granivores/frugivores, de se nourrir et aux espèces migratrices de trouver une manne énergétique pour poursuivre le voyage. Les ourlets d’herbes interviennent eux aussi, apportant beaucoup de graines. Par ailleurs, les haies servent de sites de reproduction pour les mammifères, notamment les hérissons, loirs ou blaireaux et servent de corridors abrités : les grenouilles, lézards et renards préfèrent les longer plutôt que de s’exposer en terrain ouvert. Les herbes hautes qui bordent les haies sont également importantes, puisqu’elles ont un effet lisière.

Les haies, jolies et utiles

Au-delà de leur intérêt pour la faune, les haies empêchent l’érosion des sols et les coulées de boue, servent de brise-vent et de limites de parcelles, offrent des microclimats humides. Et surtout, elles sont belles ! En Alsace, il existe des espèces de haies naturelles : prunellier, sureau, aubépine, viorne, sorbier, épine-vinette, cornouiller, fusain. Souvent méconnus et malaimés, le lierre et les ronces se trouvent aussi en nombre. Toxiques pour nous, leurs baies sont néanmoins comestibles pour les oiseaux. En revanche, les haies arboricoles, comme les thuyas, n’ont aucun intérêt et sont un désert biologique.

Magali Burkhart

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