Alsace : Rencontre avec Philippe Oltz

Cet Alsacien fait revivre les orgues de Barbarie !

©Philippe Oltz

Le retraité Philippe Oltz, de Vendenheim, construit et restaure des orgues de Barbarie, une activité rare et recherchée de nos jours. Il partage aussi sa passion en jouant bénévolement pour les résidents d’EHPAD.

Question : Comment avez-vous appris à construire et restaurer des orgues de Barbarie ?

Réponse : J’avais fait un apprentissage chez un facteur d’orgues quand j’étais jeune. Puis, à 20 ans, je me suis lancé dans une autre carrière. J’ai travaillé dans la comptabilité et la gestion, ce qui était totalement différent ! Depuis que je suis à la retraite, je peux me consacrer aux orgues de Barbarie, ma passion. J’effectue des réparations pour des forains, des musiciens, des musées ou des particuliers.

Q : Vous avez récemment restauré un instrument appartenant à l’Écomusée.

R : Oui, il y avait beaucoup de travail à faire sur celui-ci. Il ne fonctionnait plus du tout et j’ai dû entièrement le vider. Comme il date du début des années 1900, j’ai utilisé des matériaux d’époque. Généralement, je travaille sur deux ou trois instruments en même temps, dans mon garage qui me sert d’atelier.

Q : Vous allez également à la rencontre des résidents d’EHPAD.

R : Cela fait 10 ou 15 ans que je joue pour les résidents. Cela leur rappelle de bons souvenirs. Parfois, ils se mettent à chanter. Je les laisse tourner la manivelle. Les infirmières aussi testent l’instrument. En général, je me déplace dans les EHPAD situés entre Wissembourg et Molsheim, mais je me rends également jusqu’à Colmar maintenant. Évidemment, le Covid a ralenti cette activité, mais cela reprend. 

Q : Partagez-vous votre musique avec d’autres publics encore ?

R : Oui. En plus des EHPAD, j’ai joué dans une unité de soins palliatifs, dans des instituts pour enfants et adultes différents ou encore auprès de personnes mal voyantes. C’était une expérience très émouvante.

Q : Combien de chansons avez-vous à votre répertoire ?

R : Je possède une centaine de cartons perforés, et je connais un cartonnier qui en a environ 2 000 ! J’ai aussi chez moi un piano pneumatique, qui fonctionne avec des rouleaux de papier perforés. J’ai plus de 400 chansons pour cet instrument. Mais, avec ses 400 kg, je ne peux malheureusement pas le transporter dans les EHPAD !

Propos recueillis par Magali Burkhart

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