Passionné par les constructions en Lego, le Strasbourgeois Jean-Marie Lang a réalisé la cathédrale de Strasbourg à l’aide de petites briques assemblées.
« Mes premières briques, je les ai reçues quand j’avais 3 ans, et depuis, ma passion pour les Lego® ne m’a jamais lâché ! » Jean-Marie Lang concède tout juste qu’il a dû freiner ses projets pendant sa vie active, et qu’il y passe bien plus de temps depuis qu’il est retraité. Mais aujourd’hui, sa passion est intacte ; il en a même conservé la méthode d’achat, telle qu’il l’a connue dans son enfance : « Il y a 60 ans, on ne trouvait pas autant de boîtes complètes qu’aujourd’hui, explique-t-il. Il fallait souvent acheter les pièces au détail dans les magasins, et ensuite voir ce qu’on pouvait en faire… » Hors de question par conséquent de construire un commissariat ou un camion de pompiers, il fallait faire fonctionner son imagination. Maisons, églises, bateaux, Jean-Marie Lang reconnaît « avoir encore la tête pleine de projets en Lego » et réalisé quelques milliers de constructions depuis son enfance.
La dernière est sans doute la plus monumentale : il a patiemment reconstitué la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg, « sans compter les heures de travail », mais bien les petites briques : il en a utilisé 25 000 afin de parachever l’édifice construit entre le XIème et le XVème siècle dans la capitale alsacienne. Défi qu’il s’était déjà lancé 40 ans auparavant, et qu’il avait déjà réussi. Il était même parvenu à exposer son chef-d’œuvre dans le centre-ville, où il a attiré les curieux comme les autres passionnés de Lego®. Mais ce modèle n’était qu’un brouillon de celui réalisé en 2022. « La nouvelle version de ma cathédrale a pour dimensions 75 centimètres de large sur 1,60 mètre de long et 1,72 mètre de hauteur. Soit 30 centimètres plus haut que la précédente ! »
Et ce n’est pas tout, la qualité de la représentation de l’édifice de renom a également été élevée d’un cran dans cette nouvelle mouture. « Aujourd’hui, Lego produit des briques dans des teintes beaucoup plus nombreuses, avec plus de nuances. La première cathédrale ne comprenait que des briques blanches, rouges et noires. Cette fois-ci, on peut trouver d’autres couleurs sur l’édifice, du brun, même du roux en cherchant bien. » Jean-Marie Lang est en revanche plus prudent quand il s’agit d’exposer son édifice de 50 000 petites briques. « Il faudrait d’abord trouver un lieu d’exposition, ensuite démonter la cathédrale pour la remonter sur place. Et je crains l’effet de la lumière sur les briques. Soleil ou spots, elles perdent leur couleur d’origine par surexposition. »
Un travail d’architecte
S’il soutient qu’il faut se faire un peu architecte quand on est passionné de constructions en Lego®, car « il faut calculer les proportions, assurer les fondations, travailler sur des bases paires pour que les jonctions fonctionnent », il n’a pas eu besoin de visites approfondies à la cathédrale de Strasbourg pour en réaliser la réplique chez lui. Une maquette en carton lui a servi de modèle. Toutefois, il a veillé à respecter le travail de la Fondation Notre-Dame : « La tour Klotz n’avait plus sa pointe, car elle avait été endommagée lors d’un bombardement à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Mais depuis, elle a été reconstruite. Je l’ai donc intégrée à ma cathédrale de Lego®. » Pas démotivé par les heures de travail passées sur sa réplique de Notre-Dame, Jean-Marie Lang envisage d’autres constructions. Reste à définir la prochaine : la cathédrale du Ried à Mackenheim ? Réalisée l’an dernier ! La maison Kammerzel ? Déjà fait ! La maison des Tanneurs ? Idem ! Pour imaginer ses prochaines constructions, il utilisera les mêmes ressources : « Les voyages que j’ai pu faire pendant ma vie, les photos, et surtout, ma mémoire ! »
Yves Junger