Alsace : La passion de la distillation

La famille Meyer distille et innove depuis plus de 60 ans. Aujourd’hui, une vingtaine de personnes font vivre l’entreprise, qui propose des produits variés et originaux, comme du whisky ou du pastis alsacien. 

© Distillerie Meyer

Fridolin Meyer a commencé la commercialisation d’eaux-de-vie à Hohwarth en 1958. Quelque 20 ans plus tard, son fils Jean-Claude le rejoint, et modernise l’entreprise petit à petit, avec notamment des cuves thermorégulées et des alambics pilotés par ordinateur. Aujourd’hui, Arnaud et Lionel, ses deux fils, ont pris la relève.

Les eaux-de-vie sont toujours fabriquées sur la propriété familiale, selon le savoir-faire transmis de père en fils, mais aussi grâce à des techniques modernes et respectueuses de l’environnement. Les fruits utilisés proviennent essentiellement d’Alsace. Ils sont broyés, puis passent environ cinq semaines dans des cuves de fermentation ou de macération, avant d’être envoyés vers les alambics, puis dans les chais de vieillissement pendant au moins deux ans. Viennent ensuite les étapes de la cuve réfrigérante, du rajout d’eau de source pour abaisser le taux d’alcool et de la mise en bouteille.

Le musée de Châtenois

Les frères Meyer ont ouvert en 2014 le musée de Châtenois, qui présente notamment le terroir : « Ici, il y avait beaucoup de distillateurs, car nous avons un bon ensoleillement, des sources d’eau, des fruits. Mais, les choses changent. En 2008, nous étions encore huit distillateurs indépendants dans la vallée. Aujourd’hui, nous ne sommes plus que deux », indique Arnaud Meyer. Le musée présente aussi la tradition des bouilleurs de cru, et le processus de fabrication du whisky : « Nous avons été les premiers à créer du whisky alsacien. Il s’agissait d’un pari entre mon père et un ami distillateur corse. Nous avons des céréales, des malteries, des brasseries, des distilleries, faisons du whisky ! », se souvient Arnaud Meyer. Pari gagné : aujourd’hui, l’entreprise stocke des eaux-de-vie de grains en fût de chêne pendant au moins 36 mois, pour produire du whisky. Celui-ci est vendu dans la boutique attenante au musée, avec d’autres boissons et diverses spécialités locales.

Magali Burkhart

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