L’école maternelle est née en Alsace !

Le pasteur Oberlin s’est penché sur la question de l’éveil des petits.

© Musée Oberlin

Les premières écoles maternelles ont vu le jour au 18e siècle sur le territoire du Ban de la Roche. Tout d’abord appelées poêles à tricoter, elles ont été développées par le pasteur Oberlin, alors en poste à Waldersbach.

Après ses études universitaires à Strasbourg, le pasteur protestant Jean-Frédéric Oberlin est nommé à Waldersbach en 1767. Il s’installe dans le presbytère, où il habitera jusqu’à la fin de sa vie avec sa femme et ses neuf enfants. Il a à cœur d’améliorer les conditions de vie de ses paroissiens, et notamment celles des enfants de moins de six ans, qui sont livrés à eux-mêmes toute la journée, leurs pères allant aux champs et leurs mères étant trop occupées. Il découvre alors que Sara Banzet, une servante, réunit à Belmont des jeunes enfants dans une salle bien chauffée pour leur dispenser un enseignement adapté à leur âge. Le pasteur Oberlin décide d’étendre cette pratique à toute sa paroisse.

Le pasteur Oberlin crée du matériel pédagogique

À partir de 1769, il embauche des jeunes femmes qui se chargent des enfants, et conçoit un programme d’enseignement complet, préconisant un équilibre entre activités manuelles et exercices physiques en plein air, tout en introduisant des apprentissages fondamentaux de manière ludique. Il crée des images, des jeux de cartes, des alphabets en bois, des pochoirs pour l’écriture, des cartes, il collectionne des minéraux et des plantes. Grâce à tout cela, il fait découvrir aux petits leur vallée, leur montagne, mais aussi l’Europe et le monde entier.

Tout a commencé au Ban de la Roche

Très vite, ces premières écoles maternelles se multiplient dans le secteur : « La première se trouvait à Belmont, ensuite, il y en a eu dans les autres communes de la paroisse. Les enfants se réunissaient dans la stub, la seule pièce de la maison chauffée par un poêle, et faisaient des activités, comme du tricot, c’est pourquoi ces écoles étaient tout d’abord appelées poêles à tricoter. Ils étaient sous la responsabilité de jeunes filles, que l’on appelait des conductrices de la tendre enfance », explique Caroline Fellrath, la responsable communication du Musée Oberlin. Ce musée, installé dans l’ancien presbytère de Waldersbach, présente notamment des fichiers pédagogiques, des pochoirs ou des herbiers qui avaient été utilisés dans ces fameux poêles à tricoter, ancêtres de l’école maternelle.

Magali Burkhart

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