Réelle institution en Alsace, l’emblématique pâtisserie Gross a entamé la rentrée de septembre avec du changement : une toute nouvelle boulangerie-pâtisserie a ouvert ses portes à Rosheim. Entretien avec Emmanuel Guth, qui dirige la maison.
Fondée en 1873 à Obernai, Gross se présente comme « la plus ancienne pâtisserie d’Alsace ». Ce sont quatre générations de Maître pâtissiers qui ont contribué au développement et à la réputation de l’entreprise : Simon, Eugène, Marcel, Michel tous des Gross. Ce n’est qu’en 2018 que le dernier Gross, Michel, décide de prendre sa retraite et choisit de donner les rênes de la grande pâtisserie à Emmanuel Guth. Depuis, l’alsacien s’occupe de représenter fièrement le nom et la marque Gross. Il continue ainsi à écrire l’histoire d’une institution ayant vu défiler cinq générations. Avec des projets plein la tête. Entretien.
Après six mois de travaux, le projet qu’Emmanuel Guth mûrissait depuis un an et demi dans sa tête est devenu réalité : le nouveau magasin de la Pâtisserie Gross a ouvert ses portes le 14 septembre dernier. Quelques semaines plus tôt, il inaugaurait le nouveau site de production, tous deux à Rosheim.
Pourquoi ce déménagement ?
Ce n’est pas un déménagement pour grandir. Il faut dire qu’on était dans des locaux qui commencaient a etre un peu trop vieillissants. J’avais envie d’offir un autre confort de travail et d’envisager les 20 et 30 prochaines années sereinement. Le bâtiment dans lequel on était, comancait à devenir un peu fragile. On a voulu moderniser l’outil de production pour être aux normes pour 2022.
Comment s’est fait le choix de la ville ? De l’emplacement ?
Dans un premier temps, je m’étais fixé une règle : un local à “pas plus de 10 kilomètres d’Obernai” (ville où se trouve la plus ancienne pâtisserie d’Alsace toujours en activité, de la famille Gross NDLR). De façon à ne pas trop perturber nos collaborateurs à l’occasion d’un déménagement. Rosheim s’est présenté comme stratégique. C’est un vrai carrefour qui dessert toute une vallée : Bischoffsheim, Duttlenheim mais aussi Molsheim. En plus de ça, le bâtiment est super bien placé, on est au milieu du rond point principal, à l’entrée de la zone d’activité de Rosheim.
Quid du nouveau magasin ?
C’est à la fois une boulangerie pâtisserie et chocolaterie. On fait vraiment les trois métiers. Notre objectif c’est que chacune des trois activités soit à peu près au même niveau.
Satisfait de l’ouverture du magasin et du nouveau site ?
Le côté satisfaisant c’est qu’on a plusieurs types de clientèle. Une clientèle ouvrière le matin, les villageois des alentours dans la matinée et une clientèle active au moment du déjeuner. Et l’emplacement fait qu’on a pas mal de clients de passage !
Les défis que vous vous êtes fixés ?
Cette ouverture à Rosheim sera la dernière. On n’ira pas faire de points de vente supplémentaires. Je tiens à conserver l’ADN de la maison, qui est une fabrication 100% artisanale et pour ça, il y a quand même une taille maximale. Car au-delà d’un certain volume de production on est obligé de changer les techniques, le matériel… Et je ne veux pas en arriver là, je veux rester dans l’artisanat.
Camille BRESLER
